Soudain il est coupé de ses pensés par un fort bruit venant de l’extérieur. Il avait quelqu’un qui frappait à sa porte avec une telle force qu’il lui semblait que quelque chose de terrible allait se passer bientôt, c’était comme si une bombe allait exploser et le bâtiment devrait être évacué sans tarder.
Il alla vers la porte et sans l’ouvrir il posa la célèbre question :
- C’est qui?
- Je suis votre voisine d’à côté et j’ai besoin de vous parler, c’est très important, ouvrez s’il vous plaît.
Un peu décontenancé, il ouvrit la porte et fut paralysé de surprise. La femme devant lui était méconnaissable. La jeune fille brune qu’il venait juste de rencontrer était là devant lui, le regardant comme s’il venait d’une autre planète.
Au début il eut du mal à croire mais ensuite il lui demanda:
- Qu’est-ce que vous faites là ? Que voulez vous de moi ? Vous avez vu l’heure qu’il est ? Vous êtes folle ou quoi ?
- Excusez-moi de vous déranger mais je n’ai plus d’eau chaude, et je ne peux pas me coucher sans me doucher. C’est une habitude chez moi et là je suis en train d’être frigorifiée si vous ne me laissez pas rentrer tout de suite.
- Que voulez vous exactement ?
- Je vous ai déjà dit. Je voudrais prendre ma douche et vite.
- Et pourquoi chez moi ? Pourquoi justement chez moi ?
- Arrêtez de me poser des questions si vous ne voulez pas que je tombe raide par terre. Vous savez combien il fait maintenant ? Peut être –2° ou –3°.
- Je vois et vous vous êtes complètement nue, même pas une serviette, et après c’est moi qui doit vous laisser rentrer chez moi, à 5 heures du matin pour vous doucher. Sans problème ma chère voisine, en sachant que vous allez payer pour cette douche, bien sûr.
- Sans problème mon cher voisin, je paierais ce que vous voudrez.
Il ouvrit la porte et elle se précipita dans son appartement comme si elle le connaissait par cœur. Il lui indiqua la salle de bain et elle se dirigea vers la pièce comme si de rien n’était.
Il resta assis sur son canapé, sa voisine nue chez lui à 5 heures de matin, arrivée sans être invitée, là en train d’utiliser sa salle de bain, son savon, ses parfums, ses déodorants, découvrir ses secrets, son intimité, ses crèmes de beautés, enfin tout de lui. Quoi faire pour l’arrêter? Était trop tard, et si elle découvrait aussi ses godemichés?
Les godemichés, deux pour être exact, un rose transparent le plus grand taille sans moteur, un à couleur chair taille moyenne à moteur, souvenir d’une nuit de débauche dont il n’a jamais eu le courage de se débarrasser. Aujourd’hui il regrettait de ne les avoir pas jetés.
Le temps passait et sa voisine ne sortait pas de la salle de bain, il n’entendait plus l’eau couler. Que se passerait-il, il se demanda sans cesse. D’un coup il se lève et frappe à la porte de sa salle de bain.
-Vous êtes toujours en vie ?
- Répondez-moi s’il vous plaît sinon je rentre.
Jean décida alors de rentrer dans la petite salle de bain, ouvrit la porte et vit une fille aux cheveux mouillés, maquillage défaite, le noir du crayon de ses yeux coulait sur son blanc visage, elle avait l’air tout fragile, il pensa alors à un tableau, ou peut être à une photo noir et blanc ou même à un dessin qu’on ne voyait que dans des livres d’arts. Son corps maigre enrobé de la moitié par une grande et grosse serviette rose foncé faisait ressortir la délicatesse de ses traits. Assise sur l’abattant de la latrine de couleur rouge, jambes serrées l’une contre l’autre, tête basse, elle ressemblait à un garçon manqué mais certainement à quelqu’un qu’avait besoin d’être aidé. Sans hésiter il alla vers elle, se mit à genoux devant elle, toucha son visage et dit :
-Regardez-moi, qu’est que ne va pas ? Vous avez pris votre douche ? L’eau était chaude ? Dites-moi si tout va bien?
Elle leva la tète et lui regarda pour la première fois très doucement. Dans son regard il vit pas un garçon manqué mais un enfant à la recherche d’un sentiment perdu et il lui dit :
- Venez avec moi, je t’emmènerai chez vous, vous avez besoin de dormir, vous me semblez très fatiguée et il est très tard.
- Non, dit-elle d’une voix si douce que les oreilles de Jean eurent du mal à l’entendre.
- Je n’ai pas besoin de dormir, je ne suis pas fatiguée. J’ai simplement besoin d’être heureuse. J’ai simplement besoin de connaître le bonheur. J’ai besoin d’être aimée et d’aimer. J’ai le sentiment que tout va s’effondrer autour de moi, que je n’ai plus d’espoir, que tout est fini pour moi et je ne veux pas que ça m’arrive, pas avec moi.
Il alla vers la porte et sans l’ouvrir il posa la célèbre question :
- C’est qui?
- Je suis votre voisine d’à côté et j’ai besoin de vous parler, c’est très important, ouvrez s’il vous plaît.
Un peu décontenancé, il ouvrit la porte et fut paralysé de surprise. La femme devant lui était méconnaissable. La jeune fille brune qu’il venait juste de rencontrer était là devant lui, le regardant comme s’il venait d’une autre planète.
Au début il eut du mal à croire mais ensuite il lui demanda:
- Qu’est-ce que vous faites là ? Que voulez vous de moi ? Vous avez vu l’heure qu’il est ? Vous êtes folle ou quoi ?
- Excusez-moi de vous déranger mais je n’ai plus d’eau chaude, et je ne peux pas me coucher sans me doucher. C’est une habitude chez moi et là je suis en train d’être frigorifiée si vous ne me laissez pas rentrer tout de suite.
- Que voulez vous exactement ?
- Je vous ai déjà dit. Je voudrais prendre ma douche et vite.
- Et pourquoi chez moi ? Pourquoi justement chez moi ?
- Arrêtez de me poser des questions si vous ne voulez pas que je tombe raide par terre. Vous savez combien il fait maintenant ? Peut être –2° ou –3°.
- Je vois et vous vous êtes complètement nue, même pas une serviette, et après c’est moi qui doit vous laisser rentrer chez moi, à 5 heures du matin pour vous doucher. Sans problème ma chère voisine, en sachant que vous allez payer pour cette douche, bien sûr.
- Sans problème mon cher voisin, je paierais ce que vous voudrez.
Il ouvrit la porte et elle se précipita dans son appartement comme si elle le connaissait par cœur. Il lui indiqua la salle de bain et elle se dirigea vers la pièce comme si de rien n’était.
Il resta assis sur son canapé, sa voisine nue chez lui à 5 heures de matin, arrivée sans être invitée, là en train d’utiliser sa salle de bain, son savon, ses parfums, ses déodorants, découvrir ses secrets, son intimité, ses crèmes de beautés, enfin tout de lui. Quoi faire pour l’arrêter? Était trop tard, et si elle découvrait aussi ses godemichés?
Les godemichés, deux pour être exact, un rose transparent le plus grand taille sans moteur, un à couleur chair taille moyenne à moteur, souvenir d’une nuit de débauche dont il n’a jamais eu le courage de se débarrasser. Aujourd’hui il regrettait de ne les avoir pas jetés.
Le temps passait et sa voisine ne sortait pas de la salle de bain, il n’entendait plus l’eau couler. Que se passerait-il, il se demanda sans cesse. D’un coup il se lève et frappe à la porte de sa salle de bain.
-Vous êtes toujours en vie ?
- Répondez-moi s’il vous plaît sinon je rentre.
Jean décida alors de rentrer dans la petite salle de bain, ouvrit la porte et vit une fille aux cheveux mouillés, maquillage défaite, le noir du crayon de ses yeux coulait sur son blanc visage, elle avait l’air tout fragile, il pensa alors à un tableau, ou peut être à une photo noir et blanc ou même à un dessin qu’on ne voyait que dans des livres d’arts. Son corps maigre enrobé de la moitié par une grande et grosse serviette rose foncé faisait ressortir la délicatesse de ses traits. Assise sur l’abattant de la latrine de couleur rouge, jambes serrées l’une contre l’autre, tête basse, elle ressemblait à un garçon manqué mais certainement à quelqu’un qu’avait besoin d’être aidé. Sans hésiter il alla vers elle, se mit à genoux devant elle, toucha son visage et dit :
-Regardez-moi, qu’est que ne va pas ? Vous avez pris votre douche ? L’eau était chaude ? Dites-moi si tout va bien?
Elle leva la tète et lui regarda pour la première fois très doucement. Dans son regard il vit pas un garçon manqué mais un enfant à la recherche d’un sentiment perdu et il lui dit :
- Venez avec moi, je t’emmènerai chez vous, vous avez besoin de dormir, vous me semblez très fatiguée et il est très tard.
- Non, dit-elle d’une voix si douce que les oreilles de Jean eurent du mal à l’entendre.
- Je n’ai pas besoin de dormir, je ne suis pas fatiguée. J’ai simplement besoin d’être heureuse. J’ai simplement besoin de connaître le bonheur. J’ai besoin d’être aimée et d’aimer. J’ai le sentiment que tout va s’effondrer autour de moi, que je n’ai plus d’espoir, que tout est fini pour moi et je ne veux pas que ça m’arrive, pas avec moi.
Tout à coup elle monta le ton de sa voix qui devint agressive, son visage s’endurcit et Jean ne la reconnut plus.
- Connaîtriez-vous le bonheur mon cher voisin ? Auriez-vous eu cette chance monsieur mon voisin ? Dites le moi sans tarder si vous êtes heureux ? Si vous l’êtes, je vous envierai pour toujours, alors je vous prie de ne le me pas dire s’il vous plaît. Je crains de ne plus pouvoir rêver de ce sentiment qu’autrefois m’a arraché le cœur. De savoir mon voisin d’à côté plein de bonheur tandis que moi, moi je rêve de lui sans cesse.
Elle le déconcerta sans vouloir et il ne sut plus quoi dire. Elle pleura sans faire de bruit. Les larmes coulèrent sur son blanc visage à maquillage défaite et Jean sourit d’un sourire triste et resta assis par terre à la regarder, même un seul mot à dire, il ne put pas. Même pas un mouchoir, c'est trop cher pour lui. Il s’étouffa devant les aveux de sa jolie voisine. Une femme si mignonne et si malheureuse il se dit.
Elle continua à parler avec sa voix toujours agressive et sorti petit à petit tout son malheur:
- 91 jours que je suis au chômage. Cela veut dire 3 mois sans bosser et trois mois dont je ne touche que 60% de mon salaire net, cela veut dire une merde, mais enfin c’est mieux que rien. C’est mieux de ce quand j’ai donné ma démission en 2004. J’ai été obligée par la connasse de mon ex-responsable que me faisait chier tous les jours et pendant 6 mois. Je n’ai pas eu d’autre choix que de partir et je n’ai pas pu me venger de la conasse. J’ai n’ai eu droit à rien, rien de tout.
Aujourd’hui voilà moi en cherchant de travail à nouveau. Je prie tous les jours à Dieu, même si je ne le crois pas, qu’il soit mon intermédiaire à chaque CV que j’envoie à une société et j’attends qu’ils m’appellent. Je ne veux plus coucher avec des connards, c’est malheureux de dire ça mais je le faisais. Maintenant, je ne veux plus jamais coucher avec des connards pour une misère de salaire. Les hommes, ils ne pensent qu'à baiser et les ooportunités ils en ont et tant pis pour nous les filles comme moi.
Oui, je recherche le bonheur, c’est cela, le bonheur mon cher voisin. Avez-vous eu la chance de le rencontrer ? Non, j'ai oublié, ne me le dites pas, je préfère ne le pas savoir.
Je m’en vais, je suis fatiguée, vous aviez raison je rentre chez moi. Merci pour la douche et la serviette. Merci pour le savon et j’allais oublier. Pourquoi vous avez besoin des godemichés ? Excusez-moi mon cher voisin, ce n’est pas mon problème et ça reste entre nous. Je n’ai rien vu et je ne veux rien savoir. Je vous dis au revoir et à un de ces jours.
Mais si vous avez besoin de moi entretemps, n’hésitez pas à frapper à ma porte, de toute façon je vous dois la douche d’aujourd’hui et je paie toujours mes dettes, donc je vous attendrai.
Elle se leva d’un coup et la serviette tomba par terre. Jean hésita un peu et la retint par son bras gauche, il ne voulait pas qu’elle parte. Ils se entre regardèrent quelques secondes. Il se leva, prit la serviette, enroba le corps de sa voisine nue comme si voulait la protéger de lui. Regarda fermement dans ses yeux ensuite ses lèvres, toucha son visage d’une main et avec son doigt il fit son contour et l’embrassa doucement sur sa bouche entre ouverte. Un baiser qui dura quelques secondes mais qui lui fut de bien. Elle ne refusa pas au contraire, elle profita de ses moments de tendresses pour l’embrasser aussi, reposa sa tête sur ses épaules et lui confessa, cette fois-ci d'une voix douce :
- Je suis triste, je pleure tous les matins, les midis et les soirs. Je ne sais pas quoi faire et je n’ai personne avec qui compter. Pas de famille avec qui compter. Toute ma famille m’exploite dès mon arrivée en ville jusqu’à mon départ. Tout ce qu’ils peuvent retirer ils retirent. Ils me racontent des histoires pas possible avec le seul but de me demander de l’argent. Ils pensent que je suis riche, alors tout le monde essaie d’en retirer le maximum. Je suis allée là bas cette année et je ne veux pas regretter car cela faisait 3 ans que je n’y suis pas retournée. Mas j’ai tellement dépensé de sous que je suis rentrée endettée et sans travail. Eux, même pas un remerciement, même pas un cadeau, rien de tout, ils ne racontent que des misères, des malheurs. Chaque fois que j’y retourne rien de bon seulement de mauvais. Je n’ai plus envie d’y retourner et je ferai n’importe quoi pour ne plus y retourner sauf dans un cas d’urgence. Plus jamais pour des vacances qui me coûtent à chaque fois la peau des fesses et en plus je dois m’endetter pour la rembourser. La seule personne que m’aide c’est Juliette. N’est même pas de la famille, seulement une amie mais je la considère comme une sœur. Elle habite à Grande Gars et elle m’héberge à chaque fois que j’y vais là bas. La pauvre, j'ai de la peine pour elle, je pense qu'à bosser et n'a pas le temps pour profiter de la vie. La pauvre, elle me manque tellement, c'est comme une soeur pour moi, ma grande soeur.
Je n’attends que la nuit pour oublier la journée et cela me soulage quand j’entends la sonnerie de l’école à 16H30, ça veut dire que plus de bruits d’enfants dans mes oreilles, je suis à la limite à cet heure-là car depuis 8h30 du matin je passe la journée avec les bruits qui font les enfants; sans compter la sonnerie de l’école que sonne 6 ou 7 fois par jour; la chasse d’eau de la voisine, je l'entends pisser et je sais quand elle est en train de chier, ça me dégoute; les ascenseurs; les avions qui passent presque en touchent l'immeuble, comme s’ils allaient rentrer dans mon appartement tellement le bruit est fort, sans compter la fumée noir qu’ils laissent dans les nuages. C’est trop.
Depuis mon licenciement le 2 juin, je ne commence à me rendre compte que maintenant de comme est difficile trouver un travail quand on a personne pour aider ni avec qui compter. Je n’en ai parle qu’à Juliette. Je me cache des voisins. Si je dois sortir dans la journée je priorise la matinée, ainsi je peux rentrer à 13 heures et personne dans l’immeuble ne se rendra compte que je suis au chômage. Je n’ai pas honte, je n’aime pas en parler car ça ne servirait à rien puisqu’ils ne pourront pas m’aider. Un tas de gens pauvres, d’origines modestes et que n’ont pas de réseau dont je puisse bénéficier, donc pas à peine d’en parler. Avec eux, je fais semblent que tout va bien et chez moi je pleure, je prie et je fais tout ce que je peux pour m’en sortir.
Jean sortit de son silence et se demanda s’il rêve où elle est vraiment folle cette fille.
-Attendez, nous sommes à Paris, il n’a pas d’avion qui survole la ville, comment pouvez-vous les entendre et voir leur fumée noire ? Il n’y a pas d’école dans ce quartier. De quoi parlez-vous ?
Elle ne dit plus rien, tout à coup elle se tut et regarda dans le vide.
Jean la prit par la main et l’emmena dans son petit salon et elle se laissa aller. L’allongea doucement sur le vieux canapé lit à la couleur vert fluo, acheté dans une grande surface à prix cassé il ya quelques années. Enleva la grosse serviette rose foncé qui l’enroba, et la couvrit de sa vielle couette, compagne de plusieurs hivers et on sent l’odeur de sa sueur qui est imprégnée mais elle ne le sente pas. Il s’allongea à ses côtés après avoir éteint le petit luminaire, cadeau de sa grand-mère. Enleva ses vêtements dans le noir sans faire de bruit et garda son slip.
Mais si vous avez besoin de moi entretemps, n’hésitez pas à frapper à ma porte, de toute façon je vous dois la douche d’aujourd’hui et je paie toujours mes dettes, donc je vous attendrai.
Elle se leva d’un coup et la serviette tomba par terre. Jean hésita un peu et la retint par son bras gauche, il ne voulait pas qu’elle parte. Ils se entre regardèrent quelques secondes. Il se leva, prit la serviette, enroba le corps de sa voisine nue comme si voulait la protéger de lui. Regarda fermement dans ses yeux ensuite ses lèvres, toucha son visage d’une main et avec son doigt il fit son contour et l’embrassa doucement sur sa bouche entre ouverte. Un baiser qui dura quelques secondes mais qui lui fut de bien. Elle ne refusa pas au contraire, elle profita de ses moments de tendresses pour l’embrasser aussi, reposa sa tête sur ses épaules et lui confessa, cette fois-ci d'une voix douce :
- Je suis triste, je pleure tous les matins, les midis et les soirs. Je ne sais pas quoi faire et je n’ai personne avec qui compter. Pas de famille avec qui compter. Toute ma famille m’exploite dès mon arrivée en ville jusqu’à mon départ. Tout ce qu’ils peuvent retirer ils retirent. Ils me racontent des histoires pas possible avec le seul but de me demander de l’argent. Ils pensent que je suis riche, alors tout le monde essaie d’en retirer le maximum. Je suis allée là bas cette année et je ne veux pas regretter car cela faisait 3 ans que je n’y suis pas retournée. Mas j’ai tellement dépensé de sous que je suis rentrée endettée et sans travail. Eux, même pas un remerciement, même pas un cadeau, rien de tout, ils ne racontent que des misères, des malheurs. Chaque fois que j’y retourne rien de bon seulement de mauvais. Je n’ai plus envie d’y retourner et je ferai n’importe quoi pour ne plus y retourner sauf dans un cas d’urgence. Plus jamais pour des vacances qui me coûtent à chaque fois la peau des fesses et en plus je dois m’endetter pour la rembourser. La seule personne que m’aide c’est Juliette. N’est même pas de la famille, seulement une amie mais je la considère comme une sœur. Elle habite à Grande Gars et elle m’héberge à chaque fois que j’y vais là bas. La pauvre, j'ai de la peine pour elle, je pense qu'à bosser et n'a pas le temps pour profiter de la vie. La pauvre, elle me manque tellement, c'est comme une soeur pour moi, ma grande soeur.
Je n’attends que la nuit pour oublier la journée et cela me soulage quand j’entends la sonnerie de l’école à 16H30, ça veut dire que plus de bruits d’enfants dans mes oreilles, je suis à la limite à cet heure-là car depuis 8h30 du matin je passe la journée avec les bruits qui font les enfants; sans compter la sonnerie de l’école que sonne 6 ou 7 fois par jour; la chasse d’eau de la voisine, je l'entends pisser et je sais quand elle est en train de chier, ça me dégoute; les ascenseurs; les avions qui passent presque en touchent l'immeuble, comme s’ils allaient rentrer dans mon appartement tellement le bruit est fort, sans compter la fumée noir qu’ils laissent dans les nuages. C’est trop.
Depuis mon licenciement le 2 juin, je ne commence à me rendre compte que maintenant de comme est difficile trouver un travail quand on a personne pour aider ni avec qui compter. Je n’en ai parle qu’à Juliette. Je me cache des voisins. Si je dois sortir dans la journée je priorise la matinée, ainsi je peux rentrer à 13 heures et personne dans l’immeuble ne se rendra compte que je suis au chômage. Je n’ai pas honte, je n’aime pas en parler car ça ne servirait à rien puisqu’ils ne pourront pas m’aider. Un tas de gens pauvres, d’origines modestes et que n’ont pas de réseau dont je puisse bénéficier, donc pas à peine d’en parler. Avec eux, je fais semblent que tout va bien et chez moi je pleure, je prie et je fais tout ce que je peux pour m’en sortir.
Jean sortit de son silence et se demanda s’il rêve où elle est vraiment folle cette fille.
-Attendez, nous sommes à Paris, il n’a pas d’avion qui survole la ville, comment pouvez-vous les entendre et voir leur fumée noire ? Il n’y a pas d’école dans ce quartier. De quoi parlez-vous ?
Elle ne dit plus rien, tout à coup elle se tut et regarda dans le vide.
Jean la prit par la main et l’emmena dans son petit salon et elle se laissa aller. L’allongea doucement sur le vieux canapé lit à la couleur vert fluo, acheté dans une grande surface à prix cassé il ya quelques années. Enleva la grosse serviette rose foncé qui l’enroba, et la couvrit de sa vielle couette, compagne de plusieurs hivers et on sent l’odeur de sa sueur qui est imprégnée mais elle ne le sente pas. Il s’allongea à ses côtés après avoir éteint le petit luminaire, cadeau de sa grand-mère. Enleva ses vêtements dans le noir sans faire de bruit et garda son slip.
En quelque sorte il se protégea. Il eut peur que sa vie bascule. Il eut peur de perdre sa liberté et peur qu’elle fut la femme de sa vie.
(Tous les droits réservés )
Lene Machado
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Lene Machado